18 août 2009

L'auberge espagnole de Chios




Après 1 heure de traversée en ferry et un contrôle douanier des papiers, de la fouille de la voiture,nous accostons sur l'île grecque de Chios. Nous trouvons une chambre donnant sur le port. C'est une vieille maison tenue par un néo-zelandais. Ambiance auberge espagnole,une vie en communauté entre touriste. La cuisine devient un lieu d'échange. Sympa,on est comme chez soi.

 

Bon en premier petit cours d'histoire,Chios passe pour être le berceau d'Homère où le poète aurait écrit l'Iliade et l'odyssée. Mais cette île a connu bien des désastres par l'invasion successive des perses,des pirates,des romains,des vénitiens,des byzantins. Elle connaît un grand essor en étant génoise. Mais les turcs s'en emparent en 1566. En 1822,une révolte contre les occupants tourne au massacre sur 140 000 habitants,il ne reste que 1 800 âmes. Cet événement dramatique inspira le peintre Delacroix dans son tableau :les massacres de chios,mais aussi Victor Hugo dans un poème amer :l'enfant grec (PS:tu le connais celui-la Christiane!)Enfin ,elle devient grecque en 1912.

Nous partons donc à la découverte de l'île. En premier Anavatos,sur son éperon rocheux,ce village d'origine ottoman est presque abandonné,une impression de village fantôme.

village fantome 
 
  
 
Puis nous filons au monastère Néa Moni,d'époque byzantine qui a une histoire comme je les aime. C'est donc l'histoire de trois ermites qui vivaient reclus dans ce coin et qui chaque soir voyaient dans le lointain une lumière dans le maquis malgré leurs recherches,impossible de trouver l'origine de ce scintillement .Nos trois moines se transforment donc en pyromanes..eh,oui ils ne trouvent rien de mieux que d'embrasser la colline. Dieu aurait-il permis qu'on brûle ainsi son oeuvre! Enfin,un seul buisson de myrte ne brûla pas. Pendu à une de ses branches une icône de vierge miraculeuse. Celle-ci les inspira et ils prédirent à Constantin qu'il deviendra empereur. La chose faite,il fit construire à l'endroit du miracle ce monastère. Les meilleurs artistes de Constantinople y ont travaillé réalisant de superbes mosaïques aux couleurs vives.

 

 
  
 

 


 

Nous avons eu une pensée attendrie devant l'icône de la vierge et tous ses ex-votos.


  
Dans une petite chapelle,on peut voir les ossements des moines,femmes et enfants qui ont péris pendant le massacre de 1822.

pieces de rechange

Nous continuons notre route panoramique qui gravit les contreforts de la montagne. Elle est très agréable,des pins vert tendre,des oliviers et des buissons ronds qui dévorent le bord de la route,nous donnent l'impression d'être dans l'allée d'un jardin à l'anglaise. De temps en temps notre regard s'arrête sur des petites criques où l'eau limpide varie dans les dégradés de bleu profond et bleu turquoise.


  
Nous faisons un dernier arrêt au port de Limia près de volissos et nous retournons à chios par une route très impressionnante en lacets dans un environnement cette-fois ci plus lunaire,fait de rochers et de broussailles rousses.

Un peu de culture:
 Victor HUGO (1802-1885) (Recueil : Les orientales) - L'enfant

Les Turcs ont passé là. Tout est ruine et deuil.
Chio, l'île des vins, n'est plus qu'un sombre écueil,
Chio, qu'ombrageaient les charmilles,
Chio, qui dans les flots reflétait ses grands bois,
Ses coteaux, ses palais, et le soir quelquefois
Un choeur dansant de jeunes filles.

Tout est désert. Mais non ; seul près des murs noircis,
Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis,
Courbait sa tête humiliée ;
Il avait pour asile, il avait pour appui
Une blanche aubépine, une fleur, comme lui
Dans le grand ravage oubliée.

Ah ! pauvre enfant, pieds nus sur les rocs anguleux !
Hélas ! pour essuyer les pleurs de tes yeux bleus
Comme le ciel et comme l'onde,
Pour que dans leur azur, de larmes orageux,
Passe le vif éclair de la joie et des jeux,
Pour relever ta tète blonde,

Que veux-tu ? Bel enfant, que te faut-il donner
Pour rattacher gaîment et gaîment ramener
En boucles sur ta blanche épaule
Ces cheveux, qui du fer n'ont pas subi l'affront,
Et qui pleurent épars autour de ton beau front,
Comme les feuilles sur le saule ?

Qui pourrait dissiper tes chagrins nébuleux ?
Est-ce d'avoir ce lys, bleu comme tes yeux bleus,
Qui d'Iran borde le puits sombre ?
Ou le fruit du tuba, de cet arbre si grand,
Qu'un cheval au galop met, toujours en courant,
Cent ans à sortir de son ombre ?

Veux-tu, pour me sourire, un bel oiseau des bois,
Qui chante avec un chant plus doux que le hautbois,
Plus éclatant que les cymbales ?
Que veux-tu ? fleur, beau fruit, ou l'oiseau merveilleux ?
- Ami, dit l'enfant grec, dit l'enfant aux yeux bleus,
Je veux de la poudre et des balles.


Le tableau de Delacroix sur le massacre


massacre de chios par Delacroix



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